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Mise en scène

Tartuffe « vrai-faux » dévot

Aujourd'hui, Tartuffe est devenu synonyme d'hypocrite comme Harpagon est devenu synonyme d'avare. Harpagon aime sincèrement l'argent, c'est pourquoi il fait rire. Pour redonner à la pièce sa dimension comique, nous avons pris le parti de jouer un Tartuffe sincère de bout en bout. Hypocrite, il l'est aux yeux des autres, mais pas à ses propres yeux.
Pour faire lever l'interdiction de jouer sa pièce, Molière avait rebaptisé sa pièce « L'Hypocrite » puis « l'Imposteur ». Tartuffe, ce « faux » dévot par définition, ressemble beaucoup à un «vrai » dévot. Il parle tantôt comme un janséniste prêchant l'austérité, tantôt comme un jésuite cherchant avec le Ciel des accommodements, ce qui en fait, au niveau du discours, une sorte de « dévot complet ».

Un Tartuffe amoureux

Tartuffe, tombé amoureux d'Elmire, essaie désespérément de concilier sa passion religieuse et sa passion amoureuse. Le rire naît naturellement de cette contradiction. Tartuffe se réfère au Ciel en permanence et se croit au dessus des lois. Comme le dit Orgon, Tartuffe  avec le Ciel « est le mieux du monde », du moins il le croit. Cruellement humilié, il imagine aisément que les intérêts du Ciel et les siens sont les mêmes.

Un Orgon crédule.

La crédulité d'Orgon est le deuxième ressort comique de la pièce. Orgon voit en Tartuffe un saint homme sans lequel il ne peut plus vivre. Comme le dit Dorine « ses moindres actions lui semblent des miracles et tous les mots qu'il dit sont pour lui des oracles ». Pour s'attacher Tartuffe, Orgon veut lui donner sa fille en mariage. Quand Tartuffe fait mine de partir, il décide de lui donner aussi toute sa fortune. Tartuffe démasqué, la situation frôle le drame.

L'intervention du Roi « ennemi de la fraude » sauve in extremis la famille de la ruine et Orgon de la prison. Tartuffe est alors l'attrapeur attrapé.

La religion n'est pas vraiment le sujet de la pièce, c'est plutôt une mise en garde contre les tricheries de l'esprit humain, tricheries vis à vis de soi-même ou des autres, et contre les abîmes de la crédulité, où il est si facile et quelquefois si tentant de s'engloutir.

TARTUFFE de Molière

Tartuffe a été le plus grand succès de Molière. C'est l'histoire d'une famille aux prises avec un prédateur. Passions, rires, larmes et rebondissements en font une comédie très divertissante.
Tartuffe, virtuose de l’hypocrisie et de la langue de bois, passe aux yeux d’Orgon pour un saint homme. Orgon impose Tartuffe à sa famille comme maître à penser et pour se l’attacher il lui offre sa fille et sa fortune. La femme d’Orgon tend un piège à Tartuffe et fait voir à son mari ce qu’il refusait de croire. Tartuffe, démasqué, n’a pas dit son dernier mot.

La presse en parle

La joie de redécouvrir un texte de Molière
Une fois de plus, Colette Roumanoff nous offre la joie de redécouvrir un texte de Molière bien savoureux. Dans un décor on ne peut plus simple, une table et deux chaises, sa fidèle équipe se régale et nous régale. Mention spéciale à la pétillante Dorine (Isabelle Laffitte) qui a la réplique animée. Elle séduit d'emblée les spectateurs, et les fait beaucoup rire !
L'objectif est donc atteint, puisque, ici, classique rime avec comique. Les costumes, aux couleurs vives, renforcent cette impression de gaieté générale. Dans ce domaine, saluons le travail de Katherine Roumanoff.  
www.lamuse.fr 

"Des centaines de lectures et de mises en scène n'ont pu épuiser tous les sens du chef-d’œuvre de Molière. Dans cette représentation pleine d'allant, l'esprit de divertissement l'emporte sur la surinterprétation du texte, sans sacrifier la vérité des personnages. Ce qui prime c'est l'envie de faire rire, sans noirceur excessive, grâce à une troupe menée par une Dorine impeccable de gouaille et d'énergie."

Le Nouvel Observateur

"Colette Roumanoff nous invite à redécouvrir Tartuffe en allant puiser l'interprétation au cœur de la psychologie des personnages de Molière. La mise en scène efficace nous surprend de bout en bout avec une Dorine pleine d'audace qui nous fait rire, avec la sincérité dérangeant de Tartuffe enfermé dans sa dévotion… Nous recommandons vivement cette pièce qui vous rappellera à quel point Molière était visionnaire de la nature humaine.» 
La Théâtrothèque

Distribution

REPERES HISTORIQUES


L'interdiction du Tartuffe de 1664 à 1669

Bien que le Roi trouve la comédie « fort divertissante », il interdit qu'elle soit jouée en public. L'histoire de cette interdiction est un véritable roman où les grands personnages de la cour, l'Archevêque de Paris, le premier Président du Parlement, toute la gent littéraire et théâtrale de l'époque jouent un rôle. Pendant cinq ans la pièce est néanmoins donnée en privé chez des grands de la cour. François Rey et Jean Lacouture viennent d'y consacrer un livre passionnant « L'affaire Tartuffe » Molière et le Roi (Seuil).

La querelle des jansénistes et des jésuites.

Pour se plonger dans la querelle des jansénistes et des jésuites rien ne vaut la lecture des « Provinciales ». Pascal y met en scène un provincial candide, qui, cherchant à comprendre le fond de la querelle, découvre que la même proposition est « catholique » chez les jésuites et « hérétique » chez les jansénistes. Pascal déborde de malice et d'esprit lorsqu'il attaque les jésuites et leurs multiples accommodements avec le Ciel pour effacer les péchés, mais quand il défend la position des jansénistes, son humour disparaît.

A cette époque, la théologie occupe la Sorbonne et tous les grands esprits du moment. Les jansénistes prêchent une vie austère. Leur popularité fait craindre une nouvelle division de l'Eglise. Tout tourne autour de la question de la « grâce efficace » laquelle n'est pas donnée à tout le monde. Cela est affirmé par Saint Augustin, lequel étant saint ne peut pas être contredit. Les jansénistes le proclament et en tirent toute une philosophie. Les jésuites le dissimulent de peur d'exclure « les forces de la liberté et le mérite des bonnes œuvres ». Dans un premier temps le pape interdit toutes discussions sur la grâce.

L'enjeu est de taille et le fond du débat est politique. Le Roi se doit de protéger la vie sociale, les bonnes œuvres aussi bien que les activités mondaines, il prend donc naturellement parti contre les jansénistes. Louis XIV aime les fêtes, affiche ses maîtresses. Son confesseur est un jésuite.


Rome établit un formulaire, condamnant les jansénistes comme « impies » et « hérétiques », que tout le clergé français doit signer. La polémique fait rage. Louis XIV se fâche et oblige le clergé à signer sous peine de confiscation des biens. Ensuite, en homme de gouvernement, il entame des négociations. La paix de l'Eglise est enfin rétablie par la défaite des jansénistes. C'est alors que la permission de jouer le Tartuffe est donnée

Votre avis

"Je reviens depuis quelques dizaines de minutes de la représentation de Tartuffe. Je l'ai trouvée très bien jouée. Les acteurs étaient de qualité et la mise en scène bien que simple était efficace.  Je ressentais le besoin de vous écrire ce message, étant donné que je trouve que votre travail doit être reconnu. Tous les acteurs étaient géniaux, comme je l'ai déjà dit, mais je voudrais quand même faire une mention spéciale à Isabelle Laffitte qui était hilarante et Thomas Fournier qui était très élégant.

De nouveaux mes félicitations."

Coline.

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